05/09/2010

A la croisée des chemins

A la croisée des chemins


La traque que Vangelis avait lancée sur Sinival s’était révélée vaine. Elle avait suivi sa trace, en se basant principalement des témoignages. Vangelis arrêta sa poursuite lorsqu’elle comprit que Sinival se dirigeait vers la Couronne de glace.
-          Ca doit être son Maître qui l’appelle, dit-elle à Ikhé, alors que le soir tombait sur le paysage blanchi par le blizzard.
Vangelis retourna à Dalaran, dix jours après la bataille. Xyla l’avait attendue en passant la plupart de ses journées sur l’aire d’atterrissage de la cité.
Mais à peine Vangelis fut-elle arrivée qu’elle annonça son départ imminent et sa future mission. Elle ne laissa pas le temps à Xyla de proposer autre chose et s’envola pour l’avant-garde Kor’Kron. Son obsession pour décimer le Fléau s’était accrue considérablement, depuis son échec face à Sinival.

Xyla se retrouva à nouveau seule. Avant le départ de Vangelis, elle avait couru jusqu’à sa machine avant qu’elle ne décolle.
-          Tiens, je te le rends, dit-elle en tendant à Vangelis un crayon bleu largement utilisé.
Vangelis sourit tendrement.
-          Garde-le, ma petite Xyla. Tu l’utilises bien mieux que moi, j’en suis sure !
-          Quand est-ce qu’on se reverra ? demanda Xyla, les larmes aux yeux.
-          Je n’en sais rien… On verra où les vents nous guident.
Vangelis mit son masque à gaz et attacha le second sur le museau d’Ikhé.
Xyla sourit ironiquement en se disant qu’elle attendrait le retour de deux mouches taurènivores.

Les semaines passèrent, aussi monotones les unes que les autres. Xyla se faisait difficilement à l’idée qu’elle ne reverrait plus jamais Lavinis. Elle se sentait si seule. Bien sûr, elle s’occupait de Willy, son petit monstre, mais ce n’était pas le même plaisir…
Elle passa l’hiver à Dalaran, renfermée dans sa solitude. Au printemps, elle entendit deux jeunes taurens parler de Mulgore, d’où ils venaient. Elle repensa à sa terre natale, aux plaines verdoyantes et à la grotte dans laquelle elle avait grandi.
Cette pensée fut une bouffée d’air frais pour Xyla, qui se décida à retourner sur la terre des taurens, dans l’espoir d’y retrouver son passé.

Après plusieurs jours de voyage, Xyla posa à nouveau les sabots en Mulgore, à la fin d’une longue journée. Elle se sentie émue, en voyant que rien ne semblait y avoir changé. Elle se rendit à l’auberge de Sabot-de-Sang et y déposa ses affaires. Willy avait déjà bien grandi et il voletait gaiement aux côtés de sa maman, lorsqu’elle marchait. De temps à autre, il était pris d’un petit hoquet et s’endormait instantanément, s’effondrant comme une masse informe sur le sol. Xyla lui avait appris à ne pas voler plus haut que sa taille, pour qu’il ne se blesse pas lors d’un de ses passages narcoleptiques.

Elle s’était immédiatement mise en route vers la grotte de son enfance. Le soir était agréablement doux et de petits chiens de prairie, tout juste sortis de leur hibernation, courraient librement parmi les hautes herbes.
Xyla arriva finalement devant la grotte, ancrée dans une grande paroi rocheuse qui encerclait Mulgore. La vue – elle l’avait toujours adorée – était imprenable, sur les plaines car située en amont des collines.
Xyla cria après quelqu’un, dans le fond de la grotte mais seul l’écho de la roche froide lui répondit. Elle se rendit compte que les choses ne seraient plus jamais comme avant et que le monde avait changé, elle avec lui. Elle s’assit sur un rocher, à l’entrée de la grotte. A l’horizon, le soleil se couchait. Il était rouge… On aurait dit qu’il se noyait dans son sang. Xyla vit le paysage se brouiller et ferma les yeux pour laisser perler les larmes sur son museau.