25/09/2010

Lavinis

Lavinis


Lavinis était une elfe de sang née dans la luxueuse ville de Lune d’Argent par un clair matin d’automne. Elle y avait reçu l’éducation toute faite des elfes et l’avait suivie sans le moindre problème car elle était dotée d’une intelligence vive et capable de comprendre les situations nouvelles plus vite que quiconque. Lorsqu’elle atteignit l’âge où on l’écoute avec attention, elle annonça à ses parents, du haut de ses dix ans, que le monde s’offrait à elle et qu’elle voulait suivre la voie des paladins. Lavinis avait toujours admiré Ythelis, un paladin doué et non sans un certain charme. Secrètement, elle l’aimait et s’était promis de l’épouser lorsqu’elle serait assez grande pour ça. En attendant, elle se contentait de l’épier lors de ses entraînements sur la place de l’Epervier. Il avait inspiré beaucoup chez elle et son ambition la poussait à partir au plus vite pour grandir au mieux et revenir glorieuse, en une vraie femme dont il tomberait indubitablement amoureux !
Les parents de Lavinis furent tracassés par la requête pressante de leur fille unique. Ils demandèrent conseils au Grand Magistère Rommath qui fut étonné qu’une aussi jeune elfe fut aussi ambitieuse et demanda à la voir.
Lavinis fut convoquée un jeudi après-midi dans le Flèche de Solfurie, la grande tour où se regroupaient les « grands » comme elle les appelait. Elle avait décidé de s’y rendre seule, prenant sa requête très à cœur. Elle s’avança dans l’allée d’un pas décidé, la tête haute, une once d’orgueil dans le regard. Arrivée à hauteur du Régent, Lor’themar Theron et de son Magistère, Rommath, elle s’arrêta net et s’inclina élégamment, selon son éducation bienséante. Pour l’occasion, elle revêtait une robe, ce qui était exceptionnel car elle préférait la souplesse d’un pantalon. Elle avait redressé ses cheveux blonds en une queue haute et s’était étalé une poudre sur le visage pour lui donner une peau blanche et pâle, signe de noblesse et de richesse. De dix ans, on aurait pu facilement lui en donner quatorze tant elle avait attaché de l’importance à son apparence.
-          Sinu a'manore, lui déclara le Grand Magistère qui s’était avancé vers elle pour l’accueillir.
Lavinis répondit par un sourire et une nouvelle révérence. Elle maîtrisait parfaitement le Thalassien mais connaissait les coutumes qui voulaient qu’un elfe de sang moins haut gradé ne pouvait se permettre de parler à un supérieur sans en avoir reçu l’autorisation. Rommath remarqua la connaissance approfondie de Lavinis et en fut enchanté. Il s’approcha de la petite elfe de sang, prit délicatement son menton avec son pouce et son index et releva la tête de l’enfant pour que leurs regards se croisent. Lavinis avait les yeux remplis d’espoir mais ses traits masquaient son expression. Seule son âme pouvait la trahir car à cet instant, elle hurlait « Laissez-moi découvrir le monde ! Laissez-moi devenir un éminent paladin ! Laissez-moi car je suis grande à présent »… mais elle ne fit rien de ses pensées et se contenta de rester concentrée car là serait le succès de sa requête.
Rommath s’éloigna avec Lavinis pour qu’ils puissent discuter tranquillement sans incommoder le Régent.
-          Alors, tu veux te lancer dans la périlleuse voie des paladins, petite enfant ? lui demanda-t-il enfin, lorsqu’ils se retrouvèrent dans une petite pièce ronde.
-          Je le souhaite plus que tout ! Je veux pouvoir servir mon peuple et je reste persuadée que plus on commence tôt et meilleurs sont les résultats !
Lavinis s’exprimait comme une adulte. Elle ne doutait pas sur ses mots et avait un vocabulaire étendu.
-          Bien, je ne pense pas qu’on puisse retenir plus longtemps une petite elfe de sang tellement ambitieuse… Tu sais que tu vas beaucoup manquer à tes parents ?
-          Je m’en doute mais ils ne seront que plus fiers de me voir revenir en une femme couverte de gloire. Je ne les oublie pas !
Rommath sembla hésiter un instant. Le franc-parler de cette petite lui faisait froid dans le dos. On aurait dit un adulte caché dans un corps d’enfant. Il pensa aux grand paladins qui avaient aussi commencé dès leur plus jeune âge … et aussi à certains qui avaient pu mal tourner. Il frissonna.
-   Reviens dans trois jours à la tour, annonça-t-il. « Nous aurons préparé tout ce dont tu auras besoin pour ton voyage car il sera long et pénible. Tu auras des cartes, des références pour t’adresser en toute sûreté et tout le nécessaire pour commencer ton apprentissage en attendant de rencontrer des Maîtres, sur ton chemin. Je te souhaite bonne chance, petite elfe ! » et il ajouta, après un bref silence « Al diel shala ».

* * *

Pendant huit ans, Lavinis foula de nombreuses terres, fit des rencontres intéressantes, s’entraîna d’arrache-pied sans perdre de vue son objectif final : rentrer à Lune d’Argent en une magnifique femme glorieuse et épouser Ythelis. Mais Lavinis évoluait avec bien plus d’éléments extérieurs en enrichissants que le reste du peuple des elfes de sang qu’elle avait côtoyé pendant ses dix premières années.
Lors d’un après-midi de fin d’été, Lavinis s’était reposée sous un arbre en savourant la chaleur qui l’embrassait. L’air était doux et souple, si bien qu’on aurait cru s’y baigner. Elle caressa doucement l’herbe et ferma les yeux pour se laisser bercer par ce moment. En les rouvrant, elle prit la décision de rentrer car elle se sentait prête. Lavinis n’avait jamais besoin de réfléchir longtemps. Ses décisions semblaient toujours toutes faites, comme si son chemin eût été tracé bien des années auparavant. Elle n’hésitait jamais, ce qui faisait d’elle une adversaire redoutable.
Elle prit ses affaires et se mit à marcher vers le nord, vers sa race, vers sa ville, vers sa famille … vers Ythelis. Le soleil commençait à décliner calmement et les ombres s’allongeaient, se mêlant à une étrange lumière rouge et or que Lavinis n’avait jusqu’alors jamais eu l’occasion d’observer. Elle se dit que ce devait être un signe pour elle de rentrer, renforçant ainsi la certitude de sa décision. Elle se sentit forte.

* * *

Lavinis rentra à Lune d’Argent le jour de son dix-neuvième anniversaire. Personne ne la reconnut et elle ne reconnut personne. Les enfants étaient devenus de jeunes adultes, les jeunes adultes étaient devenus parents, les parents avaient pris des rides et des cheveux blancs à force de crier après leurs enfants… La ville quant à elle était restée somptueuse. L’architecture était fine, digne des Sin’doreis, les maisons ainsi que les fleurs étaient bien entretenues. Ça et là, on pouvait observer un balai qui nettoyait les allées, animé par la magie des elfes. Lavinis sourit.
Quand elle fut arrivée devant la maison de ses parents, elle s’arrêta un instant et prit une profonde inspiration. Après tout ce temps, elle avait tant à leur dire qu’elle ne savait absolument pas par où commencer. Elle franchit finalement le fin voilage bleu nuit qui faisait office de porte à l’entrée de toute maison, longea le hall qui marquait deux coudes en Z et entra finalement dans la pièce principale. Rien n’avait changé. On aurait dit que le temps s’était arrêté pendant toutes ces années. La grande table à manger accueillait chaleureusement les invités car elle était la première de la pièce à leur sourire avec sa nappe brodée de soie, ses pieds fins et ourlés, ses chaises assorties et les nombreux fruits de variétés différentes qui se prélassaient dans une grande soucoupe posée en son milieu. Sur les murs, les mêmes voilages qu’à l’entrée donnaient un aspect généreux à la pièce qui offrait un sentiment de se sentir au creux d’un sein. Un pilier central séparait la pièce principale en deux ; la salle à manger à l’entrée et le salon en retrait. Les elfes accordaient une certaine importance à vanter la richesse de leurs récoltes et ils le montraient de toutes les manières possibles. Dans le salon, on retrouvait trois divans aux mêmes sculptures élégantes que la table. Une elfe de sang adulte était assise dans l’un d’entre eux et lisait le journal. Elle n’avait pas entendu le visiteur entrer et semblait absorbée par sa lecture. Elle avait les traits fins, quelques ridules aux coins des yeux, un maquillage délicat. Ses cheveux blonds étaient remontés en un chignon et deux mèches retombaient gracieusement sur son front. Elle articulait en silence les mots qu’elle lisait et voyait défiler devant ses yeux le récit en images. Lavinis toussa discrètement et l’elfe sursauta en remarquant l’étrangère qui était entrée dans son salon. Elle voulut hurler mais quelque chose la retint. Cet air lui semblait tellement familier… Elle dévisagea l’inconnue pendant une longue minute puis son visage sembla s’éclairer et elle osa un faible « Lavinis ? ». Lavinis sourit et hocha de la tête puis s’avança vers sa mère qui venait de fondre en larmes en retrouvant sa fille.
-          Oh, ma chérie ! Tu nous as tellement manqué ! Raconte-moi tout, je veux vivre ces années avec toi ! Tu as faim ? Je vais te préparer quelque chose à manger.
La mère de Lavinis s’affairait dans tous les sens et ne savait plus où donner de la tête.
-          Merci maman mais je n’ai pas faim, pas encore. Assieds-toi, que je te raconte mon récit.
Lavinis avait bien grandi et elle avait à présent le corps d’une jeune femme. Elle s’exprimait sur un ton clair avec une touche de distinction.
-          Où est papa ?
-          Il est parti faire un tour, il va revenir d’ici quelques minutes. Tu veux l’attendre ?
-          Oui, je voudrais que tout le monde profite de mon histoire ! dit-elle avec enthousiasme.
Quand son père fut rentré, il reconnut immédiatement sa fille car elle ressemblait tant à sa mère lorsqu’ils s’étaient rencontrés. Il en fut très ému et serra fort contre lui sa chère Lavinis.
Ils passèrent le reste de la soirée à se raconter leurs histoires, à rire, à savourer un bon plat pour Lavinis et quand ce fut l’heure de se coucher, ils s’embrassèrent tendrement et montèrent dans leurs chambres. Lavinis retrouva sa chambre comme elle l’avait laissée avant son départ. Son lit était un peu petit mais ferait l’affaire pour la nuit. Elle s’endormit rapidement dans un sommeil lourd et remplit de rêves.

* * *

Le lendemain, à l’aube, elle se réveilla de bonne heure avec la ferme intention de retrouver Ythelis. Pour ne réveiller personne, elle se prépara silencieusement et sortit de la maison sans faire de bruit. Dehors s’était levé un matin frais et brumeux, qui engourdissait la ville. Les rues étaient encore désertes et à part quelques balais enchantés ou chats qui courraient, Lavinis ne croisa personne. Elle se rendit à la place de l’Epervier, dans l’espoir qu’Ythelis continuait à s’y entraîner. Quand elle fut sur place, elle commença elle-même à répéter quelques mouvements pour s’échauffer. Elle s’arrêta au bout de quelques minutes et se trouva idiote : après toutes ces années, si Ythelis s’entraînait toujours sur la place de l’Epervier à se battre contre des ennemis invisibles, c’est qu’il ne devait vraiment pas être doué… Elle esquissa un sourire et replia ses affaires, perdue dans ses pensées. Où pourrait-elle trouver Ythelis ? Elle n’avait pas songé que les années changeraient tant de choses. Et à bien y réfléchir, il était peut-être déjà marié. Non ! Pas Ythelis ! Ythelis était un grand paladin qui devait sans doute être parti à la découverte du monde, peut-être même au-delà des Grandes Eaux. A cette idée, elle se découragea un peu car il serait difficile de le retrouver dans ces conditions. Toujours songeuse, elle tourna le coin d’une ruelle et bouscula un jeune elfe de sang qui s’écroula sous le choc et éparpilla ses affaires par terre. Lavinis l’observa un instant avant de réagir, le trouvant assez ridicule.
-          Excusez-moi, noble demoiselle, je suis d’une distraction ! s’empressa de dire le jeune elfe qui ramassait déjà ses affaires en se déplaçant à quatre pattes.
-          C’est ma faute, je ne regardais pas où j’allais. Mais dites-moi, où vous rendez-vous de si bonne heure ?
-          A la place de l’Epervier ! J’y mène un entraînement dur, savez-vous !
Lavinis fut surprise.
-          Vous êtes un apprenti paladin ? s’enquit-elle auprès du jeune elfe.
-          C’est exact ! Enfin… je devrais bientôt pouvoir être un vrai paladin et quitter ces terres pour m’aventurer plus loin. Mon Maître dit que je progresse !
Il avait l’air fier quoiqu’un peu stupide mais Lavinis le trouvait agréable. Aussi, lui proposa-t-elle de venir assister à son entraînement, en espérant pouvoir récolter des informations sur Ythelis, si quelqu’un le connaissait parmi les apprentis. En chemin, ils s’échangèrent peu de mots mais le silence était supportable. Lavinis observa avec plus d’attention cette nouvelle connaissance. Le jeune elfe était à peine plus grand qu’elle et devait sans doute avoir cinq ans de moi qu’elle. Il avait les cheveux roux – presque rouges – et dressés en épis sur sa tête. Son visage était fin et bien fait, comme tous les elfes de sang. Il portait des vêtements souples, mélange de tissus et de cuirs et avait une masse légère accrochée à sa ceinture. Il semblait n’avoir aucune assurance et Lavinis pensa qu’il ferait un bien piètre paladin mais elle se garda de son commentaire.

Lorsqu’ils furent arrivés sur la place, un petit groupe attendait déjà, assis sur un banc, serrés les uns contre les autres comme des moineaux engourdis par le gel. Lavinis leva les yeux au ciel en voyant un spectacle aussi désolant. Elle se demanda qui pouvait être le Maître d’une génération de paladins aussi mous que des limons.

Elle laissa le jeune elfe rejoindre les autres apprentis et alla discrètement s’assoir sur un banc dans le coin de la place pour observer le cours.
Le Maître arriva une dizaine de minutes plus tard. Il s’agissait d’un adulte de grande taille, revêtu d’un équipement en plaque. Il avait des cheveux d’un noir de jais avec quelques reflets bleutés, relevés en une queue haute. Ses yeux perçants brillaient telles deux émeraudes, dans la pâleur du matin. Lavinis reconnut en lui un elfe de charme et s’impatienta de le voir à l’œuvre pour l’entraînement de ses élèves. Mais à sa grande déception, elle le vit se contenter de donner les instructions du cours et s’assoir sur le banc chauffé par ses élèves pour les observer d’un œil distrait. Elle releva de nombreuses erreurs dans les postures de base des élèves et s’irrita de ne pas voir le Maître réagir. Après une demie heure d’observation, elle sentit sa colère monter à son plus haut niveau, après qu’un élève eut maîtrisé son adversaire en lui mettant un doigt dans le nez.
Elle bondit de son banc et s’avança vers les élèves qui semblaient décidément plus abrutis les uns que les autres. Elle en prit un au hasard dans le groupe et lui montra comment se positionner et tenir sa masse. Elle était très brève dans ses mots et parlait sur un ton sec et ferme.
Le Maître bondit à son tour de son banc – un tel élan dynamique qui étonna Lavinis – et accourut au secours de son élève qui semblait crouler sous la pression que lui mettait Lavinis sur les épaules afin qu’il gagne sa stabilité.
-          Qui vous a permis de vous mêler ainsi de mon cours ? lui hurla-t-il.
-          Votre cours ? Mais ce n’est pas un cours, c’est une répétition de majorettes ! Comment osez-vous prétendre au titre de paladin quand vous laissez ces élèves commettre autant d’erreurs ?
-          Je ne vous permets pas de m’insulter de la sorte ! J’ai mes méthodes et je suis très qualifié !
-          Nous allons voir… Je vous demande un duel, dit-elle sur un ton provocateur.
-          Un … duel ? Peuh ! Je ne me bats pas contre une femme, rétorqua-t-il à la sauvette.
Lavinis haussa les sourcils et le regarda avec mépris. Elle sentit un goût amer lui monter dans la bouche.
-          Je devrai donc en conclure que vous ne vous sentez pas à la hauteur…
Elle avait visé juste sur l’orgueil du Maître car celui-ci gonfla le torse, écuma en balbutiant :
-          T..très bien ! Tu veux un duel ? Allons-y !
Il s’élança vers Lavinis en hurlant comme une bête enragée. Les élèves s’éparpillèrent, affolés. Lavinis garda son calme et laissa le paladin lui foncer dessus. Elle s’écarta au dernier instant en lui frappant un coup net dans le dos, ce qui le fit s’écraser au sol dans un bruit de casseroles métalliques. Lavinis eut un sourire satisfait mais le paladin se redressa aussitôt.
-          Je l’ai fait exprès, dit-il à ses élèves. « Je voulais tester la force de mon adversaire. Un paladin doit pouvoir tomber pour mieux se relever ».
Après quoi, il releva sa masse au-dessus de son épaule droite et courut à nouveau vers Lavinis. Arrivé à sa hauteur, il abattit son arme sur le flanc droit de Lavinis, qui esquiva le coup habilement et rendit au paladin une claque en plein torse en utilisant une Inquisition bien placée. Le paladin fut projeté en arrière et heurta violemment un banc.

Lavinis s’approcha de lui en le regardant avec toujours plus de mépris. Elle lui chuchota : « J’espère que tous les paladins ne sont pas aussi qualifiés que vous parce que le monde toucherait très vite à sa fin ».
Ce fut la provocation de trop car il trouva la force de se relever et lui hurla en Thalassien : « Comment oses-tu ainsi insulter Ythelis Morningray, fils de Malanior ? ».
Lavinis resta bouche-bée à ces mots. Elle venait d’humilier en public celui pour qui elle était partie et revenue. Voulant éviter d’empirer la situation et trop fière pour présenter ses excuses à un paladin aussi raté, elle tourna simplement les talons et s’éloigna d’un pas rapide, ignorant les injures d’Ythelis qui était devenu aussi rouge que les cheveux de son jeune élève avec qui elle était arrivée au début du cours.

Le soir venu, Lavinis annonça à ses parents qu’elle repartait :
-          Plus rien ne me retient ici à présent. Je veux découvrir le monde aussi vaste soit-il. Je me sens prête à affronter les dangers. Je ne pense pas que ma place est ici à faire une épouse et mère de famille. Je vous écrirai.
Ils l’écoutèrent silencieusement et lui firent leurs adieux non sans une certaine déception.
Lavinis traversa la ville endormie sans se retourner. Elle regarda froidement le décor et ne ressenti aucune tristesse, aucune mélancolie. Elle ne se sentait pas non plus déçue de n’avoir pas épousé Ythélis. Elle pensa qu’elle ne devait pas être faite pour aimer. Ses pas résonnèrent une dernière fois dans la ville et elle s’éloigna en silence dans le Bois des Chants Eternels qui l’embrassa de ses branches noires de la nuit.